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Observatoire et planétarium de Guyane

Présentation du projet

La Guyane est un territoire spatial depuis très longtemps… En effet, la mise en service du Centre Spatial Guyanais (CSG) en 1968 marque un tournant décisif pour la ville de Kourou mais également pour l’ensemble du territoire guyanais.

Ensemble de lancement d’Ariane sur le Centre Spatial Guyanais (Crédit CNES)

Le choix de la Guyane n’est en effet, pas anodin. La proximité de l’Équateur et donc de la meilleur force centrifuge terrestre permet aux lanceurs de diminuer notablement les coûts et le carburant nécessaires à la plupart des lancements. La faible population ainsi qu’une large façade maritime sur l’Est dans un territoire français et donc européen n’ont fait que parachever tous les avantages de cet emplacement.

Depuis maintenant plus d’un demi-siècle, l’Europe voit l’espace au travers de son port spatial guyanais.

Cette merveilleuse histoire ne doit cependant pas occulter une difficulté toujours en souffrance : La population guyanaise peine encore aujourd’hui à comprendre les enjeux de ce qui se déroule sur son propre sol.

L’espace reste un concept abstrait pour nombre de guyanaises et de guyanais, tant le contraste entre ce territoire souffrant d’un retard de développement et l’hyper technologie du centre spatial est visible. Il en ressort malheureusement des frustrations ainsi que des incompréhensions de part et d’autre de la fusée.

L’espace est pourtant de moins en moins un concept mais de plus en plus une réalité à laquelle chacun de nous devra s’habituer. Nous habitons bel et bien un petit coin de l’univers et nous commençons à comprendre que nous pourrons prochainement toucher du doigt ce qui nous semblait encore abstrait il y a quelques décennies. Les premiers vols spatiaux touristiques, la nouvelle course aux étoiles menée par la Chine et les Etats Unis, les découvertes récentes sur notre proche voisinage comme sur des horizons lointains, les volontés de rejoindre la lune et Mars dans les années à venir nous rappellent chaque jour que nous ne sommes pas étrangers à notre ciel. Nous en faisons partie et nous allons bientôt pouvoir explorer et étudier ces nouveaux mondes. Il en ressort du rêve, de l’éducation à l’environnement, à l’espace, aux sciences, mais aussi de réelles opportunités économiques, voire une transformation radicale de nos intérêts lorsque des hommes et femmes vivront de façon permanente dans une station lunaire et plus tard atterriront sur Mars.

C’est pourquoi, il est important de travailler sur l’éducation à l’espace pour tous les citoyens européens, français et notamment guyanais. Cette éducation se fait déjà au travers du musée de l’Espace basée au sein du CSG. Bien qu’original et complet, il ne permet pas de mettre en relation directe le visiteur et cet environnement si différent de notre quotidien. Il manque effectivement cette part d’émotion qui se transmet à toute personne regardant pour la première fois (ou la centième…) dans l’objectif d’un télescope. Voire de ses propres yeux, sentir la lumière venue du tréfond du néant percer sa rétine reste une sensation que ni les ordinateurs, ni les livres, ni les expositions ne pourront remplacer.

Conditions géographiques guyanaises

En termes d’observation du ciel, il se trouve que le territoire guyanais est particulièrement bien doté. Sa forte disponibilité due à la faible densité nuageuse (en regard de nombreux sites européens), sa très faible pollution lumineuse due à une urbanisation ténue en font des atouts indéniables pour observer les astres sur des périodes relativement élevées.

Heures d’ensoleillement comparée ( Source WIKIPEDIA)
Heures d’ensoleillement comparée ( Source WIKIPEDIA)

Certains sites disposent même d’une couverture nuageuse bien moindre notamment vers Awala-Yalimapo, tout en conservant une pollution lumineuse très faible.

Pollution lumineuse mondiale moyenne (en vert : zone polluées par les éclairages urbains)

Un observatoire en guyane doit pouvoir donc légitimement trouver sa place.

Exemple de l’observatoire des MAKES à la Réunion

Des initiatives similaires de ce type existent notamment en métropole depuis plusieurs dizaines d’année et plus intéressant dans un territoire d’outre-mer, à la Réunion avec l’observatoire des « Makes ». Celui-ci inauguré en 1991, agrandi plusieurs fois depuis a été construit avec pour objectif numéro un de diffuser la culture scientifique. Il accueille depuis, des classes de découverte de la maternelle au lycée et permet même de préparer des diplômes universitaires en astronomie & astrophysique.

Il accueille également des touristes et fournit à l’ile un atout supplémentaire pour des visiteurs passionnés ou simplement de passage, en organisant des événements tout au long de l’actualité spatiale.

Enfin il participe également à des programmes de recherche avec une équipe permanente et temporaire en étant doté d’instruments permettant de faire progresser les sciences astronomiques.

Géré par une association, cet observatoire est devenu incontournable pour le territoire.

Un projet guyanais

Sur ce modèle, la Guyane pourrait se doter d’un tel outil. Avec les mêmes objectifs, il participerait également au rayonnement du centre spatial guyanais auquel il pourrait trouver un partenariat unique : un port spatial & un observatoire astronomique. La Guyane cultiverait alors son rayonnement international comme « terre d’espace ».

L’observatoire développerait en effet une nouvelle attraction en faisant venir notamment passionnés, chercheurs et ingénieurs pour y observer le ciel, développer de nouveaux outils et surtout développer l’accueil de jeunes et moins jeunes guyanais autour d’événements. Les associations, clubs, classes y trouveront effectivement de quoi organiser leurs soirées d’observations, mais aussi des sorties pédagogiques de jour ainsi que des formations.

Pour finir, il faut noter qu’il n’existe quasi aucun autre observatoire sur la grande région amazonienne, voire Caraibes. Or les nouvelles méthodes d’observation astronomique au niveau international font participer plusieurs observatoires à travers le monde afin d’augmenter la résolution ou le temps d’observation en fonction de leur position sur la planète. Un observatoire se dotant des bons outils pourrait donc à ce titre révéler d’un emplacement stratégique, au même titre que le CSG.

Evaluation des retombées et besoins

En première approche, l’accueil du public et des scolaires, classes découvertes et scientifiques totaliserait un peu plus de 3000 visiteurs par an se décomposant ainsi :

  • 1500 élèves (une classe par semaine),
  • 1500 touristes (30 par semaine),
  • 100 professionnels (chercheurs / étudiants).

L’observatoire disposerait idéalement :

  • d’une coupole d’observation dotée d’un télescope de moyenne envergure type RICHTEY-CHRETIEN, accolée à un local technique d’acquisition de données informatique (30 m2)
  • d’une salle de conférence à plafond haut servant notamment aux projections de type « planétarium » (capacité d’accueil 50 personnes, soit 100m2)
  • d’une salle de cours dédiée aux étudiants et chercheurs de passage (capacité 30 personnes) d’une surface ce 30 m2.
  • d’un bureau open-space mis à disposition des animateurs de l’observatoire et des chercheurs, étudiants de passage de 100m2.
  • d’une réserve de matériel pour le stockage d’instruments et d’un petit atelier pour l’entretien du matériel (30m2)
  • d’équipements divers (sanitaires, salle de restauration) (100 m2)
  • d’un espace extérieur surplombant l’ensemble sur lequel réaliser des observations avec du matériel amené par des amateurs / associations.
  • d’un parking visiteurs pouvant accueillir 2 bus scolaires ou au moins 30 véhicules légers.
  • d’une réservation d’espace pour la création d’une autre coupole afin de disposer d’un équipement complémentaire (radiotélescope par exemple).

En termes d’emploi, 2 salariés permanents sont nécessaires pour le fonctionnement de base de l’observatoire. Leurs fonctions seront diverses :

  • gérer l’accueil des scolaires, étudiants, amateurs, touristes, chercheurs
  • gérer l’entretien technique de l’ensemble des équipements, commandes de matériels
  • réaliser des animations diurnes et nocturnes régulières autour d’événements
  • communiquer de façon permanente sur les médias classiques et réseaux sociaux

La forme de fonctionnement classique de ce type de structure est associative avec une possibilité d’adjoindre des partenaires publiques comme le CNES, l’Observatoire de Paris en tant qu’administrateurs.

Vous souhaitez apporter votre contribution à ce projet, n’hésitez pas à nous contacter.